Comment repérer un jugement vrai ?
La vérité est une valeur qui se rapporte à nos pensées ou à nos jugements. La vérité est donc ce qui qualifie, et donne de la valeur, à une allégation. Pour Spinoza : « la vérité est, elle-même, son propre signe ». Ainsi, le jugement vrai se révèle vrai par son évidence de véracité.
Descarte s’était lui aussi fixé comme règle de ne juger vrai que ce qui se donne clairement et immédiatement comme vrai.
Mais sur quel critère juger cette évidence ? N’est-ce qu’une simple impression, un sentiment ? Et dans ce cas comment juger de leur valeur ?
Ce qui revient à dire que l’impression que l’on a de la certitude de la vérité n’est pas suffisante pour caractériser un jugement vrai. Nous pouvons avoir l’évidence d’être dans le vrai alors que nous sommes en fait dans l’erreur.
Comment, dans ce cas, détecter les fausses évidences et savoir discerner le vrai du faux ? Il nous faut pour cela un critère objectif.
Souvent, nous avons tendance à prendre pour vrai les opinions auxquelles nous sommes habituées. Les idées nouvelles ont du mal à se faire accepter.
Cela revient à dire qu’une idée sera qualifiée de vrai ou de fausse selon sa conformité à la réalité.
Mais quelle est cette réalité ?
Notre connaissance se limite à notre image, à notre expérience du monde qui n’est que la copie de la réalité. Le monde en soi, le monde tel qu’il est, nous échappe nécessairement.
Aussi, le vrai serait ce qui est vérifiable et non contradictoire par des preuves expérimentales.
La vérité est donc relative. Elle est dépendante des progrès techniques qui permettent de la mettre en expérimentation. Tel un enquêteur qui recherche des preuves à l’aide des dernières techniques d’investigation.
La vérité est donc soumise à l’avancée des techniques de vérification. C’est la raison pour laquelle, pour Bachelard « le monde scientifique est notre vérification ».