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Une vie heureuse et loyale

Publié le par Sophie Richard-Lanneyrie

Sodome et Gomorrhe doivent être détruites. Telle est la décision qui remplit Abraham de tristesse. Son neveu, Lot habite Sodome et c’est un juste. Abraham cherche à comprendre pourquoi ces deux villes doivent disparaitre. Il apprend que ces deux villes sont en perdition : dans ces deux villes, les habitants font le mal, festoient, se vautrent dans la débauche, aiment sans amour. Pourtant Abraham pense que tous les habitants ne font pas le mal, seule une poignée le fait et il serait injuste que tous soient punis pour le mal fait que par quelques-uns. Il obtient alors que ces villes soient sauvées s’il y trouve cinquante justes.

Avant de juger et de condamner quelque chose ou quelqu’un, il est important de comprendre et de peser le pour et le contre.

Tels les grains de blé pourris qui gâtent l’ensemble de la récolte, certains hommes méchants et corrompus parviennent à en influencer d’autres et à les faire sortir du droit chemin en les incitant à les imiter et à les suivre.

Quoi qu’il arrive, il faut rester fidèle à soi-même, à ce que l’on est et à ce à quoi l’on croit.

Il ne faut pas se laisser berner par de belles paroles, vides de sens. Mais plutôt garder à l’esprit la droite ligne et suivre le chemin que l’on s’est tracé, sans déroger à la règle que l’on s’est fixée. Et rester loyal, toujours.

Telle est la réussite d’une vie belle, droite, bien remplie et heureuse.

 

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L’illusion est-elle nécessaire à la vie heureuse ?

Publié le par Sophie Richard-Lanneyrie

"Illusion" vient du latin « illudere » qui signifie « se jouer de », au sens de tromper, abuser. Mais l’illusion n’est-elle qu’une erreur, commise de bonne foi (ce qui la différencie du mensonge) et susceptible d’être corrigée ? Ou bien l’illusion est-elle un travestissement de la réalité ?

Si l’illusion était une erreur, elle serait susceptible d’être corrigée. C’est le cas lorsque nous faisons une erreur de calcul. Une machine ou une vérification nous prouve notre erreur et nous corrigeons notre opération.

Or, l’illusion, elle, persiste à toute réfutation. C’est ce que Spinoza explique dans « l’Éthique » en prenant l’exemple du soleil dont nous ne connaissons pas la vraie distance par rapport à la terre. Nous nous illusionnons à ce sujet et sommes dans le faux lorsque nous imaginons que « le soleil se trouve à 200 pieds environ de la terre ».

Cela devient problématique lorsque la personne s’imagine être dans le vrai, pensant sa perception juste, alors qu’elle ne se cantonne qu’aux apparences. Tels ces hommes enchainés au fond de la caverne dont nous parle Platon dans son « Allégorie de la caverne » (le livre VII de « La République ») qui pensent que ces ombres projetées sur la paroi sont des choses réelles. Et qui vont devoir sortir de la caverne, briser les chaines de leur illusion, et lui tourner le dos pour aller chercher, dehors, la vérité.

La complexité se trouve dans l’essence même de l’illusion qui séduit la personne qui y est confrontée la rendant dépendante d’elle. C’est ce qui a fait dire à Freud dans « l’Avenir d’une illusion » que l’illusion serait alors un désir refoulé dans l’inconscient. Elle serait alors liée aux désirs humains et ne pourrait donc pas être supprimée puisque correspondant à nos aspirations, imaginaires, les plus secrètes.

Mais alors, sans illusion, la vie serait-elle supportable ? Pour Pascal, dans ses « Pensées », le bonheur se trouve dans le divertissement qui permet aux hommes de se fuir eux-mêmes et « de ne point penser à leur propre misère ou à la mort ».

L’illusion serait donc nécessaire pour vivre une vie heureuse. « Il faut avoir foi en ce qui favorise la vie » nous dit Nietzsche dans le « Gai Savoir ». La vie « n’est faite qu’en vue de l’apparence ». La volonté de sortir de la caverne et de vouloir « la vérité à tout prix » répondrait à un besoin de sécurité.

Mais cette sécurité ne se trouve-t-elle pas justement dans l’illusion ? Et n’est-il pas parfois bien agréable de garder certaines croyances simplement parce qu’elles nous permettent de vivre heureux et en paix ?

 

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La mémoire et l’oubli

Publié le par Sophie Richard-Lanneyrie

La mémoire est un état de conscience passé qui a laissé un souvenir dans le cerveau. Ce souvenir peut être évoqué par l’homme selon sa volonté. Pour Bergson, dans « Matière et Mémoire », le souvenir est purement spirituel, telle une image à reconstituer. Alors que la mémoire est purement mécanique, assemblant des liaisons neuromusculaires dans le cerveau.

La phénoménologie, avec Merleau-Ponty, ajoute que le souvenir serait plutôt un aide-mémoire qui fait appel à des actes passés pour les rappeler à la conscience.

Mais la mémoire est parfois transfigurée au bout d’un certain temps. Les images ne sont plus les mêmes, elles se sont effacées, simplifiées. Le souvenir s’est alors intellectualisé. En même temps, les images du passé se sont enrichies par les expériences et les évènements vécus après. Tel Rousseau dans « Rêveries d’un promeneur solitaire », qui poétise sa vie passée à vagabonder en l’embellissant grâce à sa vie présente.

Cependant, le souvenir n’est pas toujours voulu par la personne qui peut préférer le refouler et l’oublier involontairement dans l’inconscience parce qu’il est insupportable à sa vie ou contraire aux exigences de sa conscience morale. Ainsi l’oubli est un mécanisme de défense qui refuse l’accès à la conscience aux désirs inavouables, préservant ainsi notre psychisme.

C’est alors que peuvent apparaitre des symptômes, révélateurs de cet inconscient refoulé, mais incompréhensible par le sujet lui-même.

Pourtant il serait impossible, d’après Nietzche dans « La Généalogie de la morale », de se souvenir de tout. Cela nous empêcherait de jouir du moment présent et donc d’atteindre le bonheur.

Oublier peut donc alors être salvateur pour nous permettre de continuer d’avancer, de progresser, de grandir… et d’atteindre, grâce à cet oubli, la liberté.

 

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Notre jugement est-il toujours vrai ?

Publié le par Sophie Richard-Lanneyrie

Le jugement (époché en grec) est une affirmation. Une affirmation sur un contenu que nous posons comme vérité. Une croyance — en tant qu’assentiment de l’esprit — que le concept (ou bien la proposition énoncée) sont vrais. La croyance résulte de l’évidence des signes alors que le doute résulte de la contradiction. Dans la croyance, l’idée est claire alors que dans le doute, les idées sont confuses.

En conséquence, c’est donc l’idée qui s’affirme comme étant vraie et « je suis donc », selon la remarque de Spinoza, « assuré(e) de sa vérité ». Ainsi, la certitude devient donc une évidence.

Et pourtant, nous pouvons affirmer quelque chose de faux, tout en étant sûrs que cela est vrai. Ce serait donc, comme le pense les sceptiques, notre volonté qui assurerait que ce que nous voyons est vrai et pas seulement le fait de le voir. C’est pour cela que nous nous trompons. Parce que nous accordons comme vraie une affirmation précipitée d’un concept ou d’une idée qui n’est pas claire.

Ainsi, croire qu’il fera beau demain repose sur la raison qui a le droit de penser cela même si ce n’est pas le cas, cela n’engage que moi.

Alors que croire en la sincérité d’une personne engage un acte de foi qui impose à la personne concernée de ne pas me décevoir. Croire et avoir confiance dans le potentiel de son enfant disait Alain, « est comme un soleil qui mûrira les fruits et les fleurs » de cet enfant.

Ce sont nos désirs et nos passions qui vont nous inciter à donner notre assentiment à des idées qui nous plaisent et que nous aimerions être vraies même si elles ne le sont pas.

Là est toute la difficulté. Être capable de se détacher de son imagination — enrichie par nos besoins et nos passions — pour atteindre la croyance vraie, celle qui repose sur la logique et pas sur la subjectivité, celle qui est réellement et pas celle que nous voudrions qu’elle soit.

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